La Femme au Moyen-Age....(D'après : http://ocre-bleu.over-blog.com/35-categorie-10300001.html)


Les femmes artistes du Moyen âge ...à l'enluminure .... 
" A propos des femmes douées pour la peinture, je connais une femme du nom d'Anastaise dont le talent pour les encadrements et bordures d'enluminures et les paysages des miniatures est si grand que l'on ne saurait citer dans la ville de Paris où vivent pourtant les meilleurs artistes du monde, un seul qui la surpasse. Personne ne fait mieux qu'elle les motifs floraux et décoratifs des livres et l'on estime tant son travail qu'on lui confie la finition des ouvrages les plus riches et les plus fastueux.
Je le sais, par expérience, car elle a peint pour moi certaines bordures qui sont, de l'avis unanime, d'une beauté sans commune mesure avec celles exécutées par les autres grands maîtres !'

Christine de Pisan (Bio p. 84) "La Cité des Dames" 

A partir du X° et jusqu’au XV° s., d’autres femmes, prennent le stylet, le pinceau, la couleur et pratiquent l'enluminure.
Nous trouvons la  première enluminure qui porte un nom de femme, dans un manuscrit espagnol de l'Apocalypse, en 970 :
"Ende pintrix et Dei Aiutrix et Frater Emeterius Prêtre".

Au cours du Moyen-âge ancien, l’enluminure des manuscrits est une activité à laquelle se consacrent aussi bien lesmoines que les nonnes. Bien que quelques noms d'artistes percent au cours de cette époque, la très vaste majorité de ceux-ci ou celles-ci reste inconnue. Dans toute l’Europe on dénombre une dizaine d’artistes femmes qui  enluminent des manuscrits ou illustrent des codex. et dont le nom est connu ( leur œuvre a souvent disparu).
Nous pouvons citer toutefois, EndeGuda (nonnes du Xe siècle et XII° s.)  ou encore Claricia, laïque employée dans un scriptorium de Bavière.
Ces femmes bénéficièrent de l'environnement favorable des couvents, lieux d'apprentissage et de culture, et sans doute choix le plus judicieux pour une femme "intellectuelle"de l'époque.
Les couvents offrent une alternative acceptable au mariage. Une dot étant là aussi exigée, les nonnes sont en général issues des classes supérieures ou de la bourgeoisie. Le couvent est également le meilleur moyen de rece­voir une bonne éducation permettant aux femmes de se rendre utiles en dirigeant des écoles et des hôpitaux, en gérant les terres du couvent ou en s'occupant des nécessiteux.

L'enluminure, devenue au XIII°s. une activité laïque, reste une activité où les femmes peuvent œuvrer, le plus souvent aux côtés de leurs pères ou maris ( telles les filles de Maître Honoré et de Jean le Noir, célèbres enlumineurs de l'époque)


Mais les femmes sont aussi artistes dans bien d'autres domaines: elles sont aussi musiciennestroubadours professionnelles, et écrivent ou éditent des livres.

Les artistes du Moyen Âge, furent oubliés par leurs consoeurs de la Renaissance, au profit de celles de l'Antiquité.


Les femmes artistes du Moyen âge ...de la tapisserie ....
Donc, en ce temps où les enfants naissent dans une "chambre des dames", les femmes possèdent le pouvoir matériel, la force de la spiritualité, et la force créatriceartistique.  

Avant la Renaissance, les femmes peintres ne sont pas moins rares que les hommes.
Les artistes (orfèvres, ébénistes...) réunis dans des « Guildes » sont plutôt dénommés "artisans".
Les femmes qui n’accèdent pas à l’apprentissage comme les hommes, sont formées comme dans les autres métiers au sein de leur famille.
Le statut de la "femme artiste" est reconnu tout d’abord dans le domaine de la tapisserie.
Toutes les femmes d'alors cardent la laine, la teignent, la filent, pour faire les vêtements à la maison.

Mais pour atteindre la création artistique, il faut pouvoir détourner ces activités de leur finalité et leur confier une dimension décorative ;de même pour la couture, la rubanerie ou la broderie.
De nombreuses annotations présentes sur des manuscrits médiévaux dépeignent des femmes se servant de fuseaux. 

Par le biais de la tapisserie, ces femmes peuvent illustrer des faits historiques (comme la bataille de Malden).
De fait, en Angleterre, jusqu'au XIII° s. la production des Opus Anglicanum  ou des somptueuses broderies destinées au clergé est réservée aux femmes.
L'une des plus célèbres broderies du moyen âge est sans aucun doute la Tapisserie de Bayeux, longue de 70 mètres, que la légende attribue à la Reine Mathilde ( bien que plusieurs historiens pensent plus probablement à une réalisation faite dans un atelier ou un couvent)
C'est donc bien une activité artistique (il parait que certains moines brodaient aussi)
Pour être « artiste », il faut être bien née.
Les jeunes filles nobles apprennent la broderie et souvent entrent au service d'une princesse ; elles travaillent alors la soie.
Les paysannes célibataires n'ont pas cette possibilité et passent leur vie à faire des travaux manuels.

Si elles deviennent religieuses, elles passent une partie de leur temps à broder des ornements. Chasubles, ornements d'autel, étendards, tapisserie, étoffes ne sont pas encore des tableaux peints mais…
Il faut voir dans" cette aiguille", l'ancêtre du pinceau, et dans leurs fils, les couleurs.
La plupart de ces femmes resteront anonymes.  
Mais le travail devient de plus en plus individuel et elles commencent à signer leurs oeuvres.  
Certaines familles connaissent la célébrité, et la prospérité, en transmettant "le métier" de mère à fille.
Certaines brodeuses seront aussi célèbres que leurs" sœurs peintres "de la Renaissance.
Les femmes du Moyen-âge ...
« Hélas Dieu, pourquoi ne me fais-tu pas naître au monde en masculin sexe ! »
Christine de Pisan vers 1400.

Première femme à vivre de ses écrits, Christine de Pisan fut pourtant parmi celles qui permirent l’évolution du statut des femmes en cette longue période dite du « Moyen Age ».

Dans l'antiquité grecque et romaine, les femmes n'étaient jamais représentées par et pour elles-mêmes.
Leur image les renvoyait uniquement à leur rôle de « reproductrice » ou encore « d'objet de désir ».
De même, dans les premiers temps de la chrétienté, selon les enseignements de l'Église, les femmes étaient soit adorées comme la Sainte Vierge, soit soumises et méprisées comme Ève la pécheresse.

On attribue l’évolution du statut de la femme dans les premiers temps de la civilisation chrétienne, à lareconnaissance du statut de « personne » aux femmes dans le texte biblique.
Le premier texte de la Genèse dit en effet : "Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu, il le créa, homme et femme, il les créa " (Genèse, 1, 27). 

Deux textes illustrent notamment ces bouleversements : 
"De Milieribus claris" de Boccace et " La Cité des Dames" de Christine de Pisan. 
Considérée comme la première femme écrivain française, née en 1363, mariée à l'âge de quinze ans et veuve à vingt-cinq, elle se mit à écrire des poèmes, des allégories et des épopées pour subvenir aux besoins de ses enfants et de sa mère. La majeure partie de son œuvre est écrite à la gloire des femmes de toutes classes, qu'elle a voulu réhabiliter après l'image négative qu'en avait donnée le poème allégorique le plus populaire du Moyen Age, « Le Roman de la Rose ».

Les femmes du Moyen Âge étaient en fait bien différentes de l'image qu'en donnaient l'Église ou la littérature romantique, très populaire auprès de la noblesse de l'époque.
A l'âge de la chevalerie, l'adoration de sa dame était l'équivalent, en ce monde, du culte de la Vierge, mais les préceptes romantiques de "l'amour courtois" ne s'appliquaient qu'à une toute petite partie des classes supérieu­res. (Et encore, cette adoration n'était-elle que relative, puisque le droit canon autorisait à battre sa femme)

Pour dépasser les images imposées par l'Église et les romans populaires, et pour découvrir le monde réel des femmes médiévales, nous disposons de lettres, de testaments, de baux commerciaux et documents légaux, de registres de couvents et de domaines seigneuriaux, et aussi d’enluminures et de gravures  sur bois des premiers livres imprimés, qui complètent le « tableau » que nous avons de cette époque.  

En fait, au Moyen âge,et surtout au cours du haut Moyen-Âge,  les femmes jouissent d’un statut social important
Pour comprendre ce qu'était vraiment la vie de la femme en ce temps-là, il nous faut tout d'abord savoir quelle était sa place dans la société.

Était-elle noble, paysanne ou bourgeoise ?

Dans chaque classe sociale, les femmes étaient soumises à un schéma bien précis. Mais, dans le même temps, elles se chargeaient souvent  des mêmes tâches que les hommes de leur classe.

Les châtelaines étaient très bien formées et exerçaient des responsabilités dans la bonne marche du domaine.
Comme leur mari s'absentait souvent pour combattre dans les guerres et les croisa­des, la responsabilité de la vie quotidienne de leur fief reposait sur leurs épaules.

Les paysannes devaient assumer toutes les tâches agricoles traditionnelles : la traite des vaches, le brassage de la bière, le filage et le tissage, et même le labourage lorsque cela s'avérait nécessaire.

Les années 1300 à 1550 constituent une période de transition entre la fin du système féodal et les débuts de l'Europe moderne.



La principale nouveauté de l'époque est l'avènement d'une bourgeoisie commerçante.
Avec la croissance des villes, le pouvoir passe peu à peu des mains des nobles propriétaires terriens et de l'Église à une bourgeoisie en développement. Avec la laïcisation croissante de la société européenne, les langues vernaculaires prennent une place plus importante dans la littérature, qui profite éga­lement de l'invention de l'imprimerie.
Certains laïcs favorisent ce développement en faisant l'acquisition de bibliothèques, en fai­sant imprimer des livres et en payant des traductions du latin. C'est probablement cette laïcisation qui a permis aux illustrations, qu'il s'agisse d'enluminures ou de gravure sur bois, de dépeindre la vie réelle.

Dans la bourgeoisie en plein développement, les femmes avaient souvent des activités commer­çantes considérées jusque-là comme le domaine réservé des hommes : elles travaillaient comme apothicaires, coiffeusesartistes,ouvrières de la soie, armurières, tailleurs et autres spécialités requérant un apprentissage.
La plupart des corporations excluaient les femmes, à l'exception des épouses et des filles des membres de la corporation ayant suivi un apprentissage.
Certaines femmes étaient établies comme des "femmes soles", terme légal qui signifiait
« commerçantes indépendantes ». Il ne s'agissait pas seulement de veuves et de célibataires, mais aussi de femmes mariées qui, dans certains cas, portaient toute la responsabilité financière de leur affaire.


Certains talents étaient communs aux femmes de toutes les classes. De nombreuses enluminures en dépeignent qui filent, cardent la laine et tissent, car les femmes faisaient tourner à elles seules l'industrie textile de l'époque.  
Elles étaient également sages-femmes et devaient pou­voir faire face à toutes les urgences médicales et chirurgicalessurvenant dans leur foyer. Toutefois, si une femme désirait exercer la médecine ou pratiquer certains soins à l'extérieur de chez elle, elle encourait le risque d'une sanction sociale et légale et, pis encore, pouvait être traitée de sorcière.
Certaines femmes, pourtant - notamment des épouses et des filles de médecins -, recevaient une formation médicale précise.

Les femmes étaient de véritables artistes qui peignaient des fresques, des images ou des portraits religieux et gravaient des bas-reliefs ou du bois.

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